Lorsque l’on arrive dans un village ivoirien, il est très vite évident que ce sont les femmes qui activent et ordonnent le quotidien. elles sont partout : elles vendent, elles cuisinent, elles cultivent les champs, elles transforment les matières premières, elles prennent soin des enfants.
malgré cette réalité, socialement elles n’existent pas. elles sont épouses, filles ou soeurs ; à ces titres, elles « appartiennent » toujours à un homme au risque de faire partie de l’héritage du mari décédé que l’on lègue à son beau frère. seules 3% d’entre elles ont un titre de propriété foncière(1). elles accèdent très peu au crédit. en milieu rural, 80% d’entre elles ne savent ni lire ni écrire(2) car la priorité est de donner une éducation aux garçons, futurs « chefs de famille ». elles sont « oubliées ».